Depuis six mois, la Marquise s'est immergée dans le deuil. À proximité, dans le jardin voisin, le Chevalier se languit après sa bien-aimée Angélique. Liés par leurs chagrins, ces deux âmes désillusionnées se confortent dans l'idée que le bonheur leur est désormais interdit. Ainsi débute cette comédie où l'union inattendue de deux solitudes engendre une amitié singulière qui défie le passage du temps. Bien que le thème apparaisse convenu – l'amour surgissant quand on ne l'attend plus, triomphant de tous obstacles – Marivaux insuffle à cette intrigue une richesse inédite par son exploration des dissonances et des nuances du cœur humain. Sous la direction d'Alain Françon, cette comédie puise dans la subtilité du langage, révélant un dialogue vibrant entre raison et sentiment, où chaque mot résonne comme une note d'une partition complexe. Les jeunes talents de cette troupe apportent vivacité et fraîcheur, capturant l'essence de ces personnages marqués par l'imprévisibilité de leurs émotions. Une œuvre qui célèbre la dualité du cœur marivaudien avec une finesse exquise.